Histoire

Histoire

En 1843, mourait le 16ème prince de Chimay, François Joseph Philippe de Riquet, comte de Caraman et époux de Thérésia Cabarrus, ex-Madame Tallien.
Son ancêtre, Pierre-Paul Riquet, décédé en 1680, avait été le génial inventeur du Canal du Midi.

Les ventes volontaires vont sonner le glas du grand domaine du Prince.
En 1850, le plateau de Thiérache au sud de Chimay comportait quelques 3000 hectares de forêt et s’étendait de Macquenoise à Rièzes et de Forge-Philippe à Seloignes.

A l’Est, l’abbaye de Scourmont où depuis 1850, seize moines sont misérablement installés;
Au Sud, les forêts impénétrables de Signy-le-Petit et de Saint-Michel;
A l’Ouest, le village de Macquenoise
Au Nord, le village de Seloignes.

Cette forêt était traversée par deux chemins difficilement praticables par temps humide et en hiver; le chemin de Seloignes à Signy le Petit et le chemin de Chimay au Vieux Gaucher via la « Champagne », clairière au milieu des bois. De nouvelles voies seront créées et ces chemins boueux seront abandonnés.
Cerfs, chevreuils et sangliers foisonnaient; il y avait aussi les bûcherons, les scieurs en long, les faudreurs, clapteurs qui vivaient dans des cabanes forestières faites de terre, bois et fougères.

Le plateau de Thiérache est particulier: sol peu fertile, terres acides. Schistes et Grès dominent et supportent une couche importante d’argile jaune ou ferrugineuse de teinte rouge foncé revêtue d’une mince couche de terre arable. Partout, on voit suinter une eau rouillée qui forme des petites mares couvertes d’une pellicule huileuse reflétant la présence du minerai de fer.
Ces terres du Prince sont vendues à la « Société Liégeoise » composée de six actionnaires liégeois dont notamment Messieurs Dumonceau et Lamarche.
Les nouveaux propriétaires font tracer les routes rectilignes existant aujourd’hui qui se croisent en étoile à trois grands carrefours dont l’Aire d’Oiseaux. Certaines branches de l’étoile ne seront pas construites.
Malgré cela, ces routes demeurent boueuses et impraticables aux véhicules durant la majeure partie de l’année.
La forêt est alors exploitée notamment pour produire des bois de mine servant à étayer les galeries.

Entre temps, les Lamarche sont devenus propriétaires majoritaires, exploitent la futée et le taillis pour faire du charbon de bois par les faudreurs. Ces grandes taches noires appelées « aires de faudre » sont encore bien visibles aujourd’hui dans le labourés.
Monsieur Lamarche décida de créer une dizaine de fermes pour accueillir près de 1000 têtes de bétail et des champs de moissons. La plupart furent construites selon un plan carré, exporté de Hesbaye, à l’encontre des petites fermes régionales ardennaises bâties tout en long et parallèles au chemin.
Le 17 janvier 1876, pour sortir d’indivision, le domaine est partagé en cinq lots dont le lot B de 307 hectares qui échoit à la veuve Dumonceau.
La ferme de la Grande Pouillette, comme d’autres, fut construite en pierres de grès provenant de la carrière située dans le bois du Rond-Point appelée « la sablonnière ».
Plus bas, vers la vallée de l’Oise, sur un promontoire, sur le chemin de Seloignes à l’Aire d’Oiseaux, la ferme de la Petite Pouillette fut construite en briques vers 1866.

Entre les deux fermes sur plan carré, un chemin et au milieu de celui-ci, une bâtisse regroupant les logements des ouvriers agricoles: cela deviendra la ferme du Dixième.
Bâtie vers 1866, la ferme du Dixième fut construite tout en longueur et à mi-distance entre les deux fermes de plan carré.
Dès sa construction, elle abrita le logement de nombreux ouvriers saisonniers venus, à la demande, faire les moissons et les fenaisons dans les fermes de la Grande et Petite Pouillette. Par la suite, un « mafle » (grange sans étage) fut construit à côté pour stocker les fourrages.
Quelques temps après, l’aménagement du volume de la grange en étable et grenier à foin, permit de créer un lieu d’élevage de bétail.

En 1905, Hippolyte Deprez achète à la succession Dumonceau bois et terrains autour de la ferme de la Petite Pouillette, la ferme du Dixième ainsi que la maison du garde située le long de la rue des Trappistes.
Par successions familiales et rachats, ces deux fermes se retrouvent aujourd’hui réunies en une seule propriété.
Aujourd’hui, l’ensemble totalement rénové dans un souci d’authenticité se situe dans un domaine privatif de 130 ha le long de la frontière française, à proximité de l’Abbaye de Scourmont où les Moines Cisterciens brassent encore et toujours la fameuse bière trappiste de Chimay.

La ferme du Dixième permet un hébergement jusqu’à 40 personnes ainsi qu’un espace réception-rencontre séparé pouvant accueillir jusqu’à 300 personnes.
Elle est la seule bâtisse en pleines prairies, au milieu de la nature, à 600 mètres de la petite route d’accès.

Meublée et décorée avec grand soin, adossée au Bois du Dixième, elle offre ainsi à ses visiteurs un lieu de rencontre privilégié avec une vue panoramique exceptionnelle, calme et ensoleillement privilégiés.